Eric Morand fait partie des premières personnes à avoir défendu les musiques électroniques en France au début des années 90. Il est également le fondateur avec Laurent Garnier du désormais mythique label F Communications, fer de lance des premières productions électroniques françaises.
Bonjour Eric !
Pour commencer, pourrais-tu nous raconter comment s'est déroulée ta découverte de la musique ?
J’ai grandi en Afrique car mon père était coopérant, et j’ai donc eu une approche musicale particulière car on écoutait là-bas de la musique totalement différente de celle diffusée en France. Mes parents m’ont offert un mange-disques à 7 ans bien qu’ils n’étaient pas forcément fan de musique. En revanche, ils allaient souvent à des soirées entre coopérants et je les accompagnais danser sur de la soul, du funk et du disco jusqu’à 3h du matin alors que je n’avais que 12 ans.
J’avais déjà un rapport très fort à la musique.
Une fois rentré en France, je me suis mis à écouter énormément de reggae et de musique africaine. Un an plus tard, j’animais à 17 ans une émission de salsa et de reggae sur Radio Brest Atlantique, une des premières radios pirates.
Trois mois avant le bac, j’ai décidé d’abandonner les études pour faire dj, mais j’ai rapidement arrêté car j’étais trop stressé par la réaction des danseurs. A 19 ans, je suis devenu animateur et responsable de la programmation musicale d’une station locale de Radio France (Bretagne Ouest). Je suis parti trois ans plus tard ne supportant plus la mentalité et j’ai ensuite intégré plusieurs autres radios avant de m’apercevoir qu’aucun job radiophonique ne m’intéressait réellement.
Je suis ainsi rentré dans l’univers de la musique sans me poser de questions…
Grâce aux contacts établis à Radio France, on m’a proposé un poste d’attaché de presse chez Scorpio Music – maison de disques emblématique de l’époque disco fondée par Henri Belolo et Jacques Morali [fondateur des Village People et producteur de Patrick Juvet entre autres, ndlr]. J’ai accepté et j'y ai ainsi fait mes classes pendant 18 mois.
Le jour, j’écoutais beaucoup de choses différentes sans avoir toutefois de préférence pour un style musical en particulier. La nuit, j’allais au Palace ou aux Bains-Douches… mais je me faisais chier ! J’ai ainsi très vite arrêté de sortir car cela ne m’intéressait plus. Un soir, des amis m’ont embarqué avec eux dans un club appelé Le Boy… et ce fut la révélation. Le dj mélangeait Requiem pour un con de Gainsbourg avec Psyché Rock de Pierre Henry, j’entendais pour la première fois de la house ou du hip house mais surtout il y avait une ambiance incroyable que je n’avais jamais vue dans mes soirées parisiennes. Je n’avais pas ressenti cette joie de danser depuis l’Afrique, c’était vraiment impressionnant.
Deux mois plus tard, le boss de Scorpio Music m’a demandé d’aller en Belgique car un nouveau phénomène venait d’arriver : le « new beat ». Après avoir visité différents clubs, je suis revenu le coffre plein de disques pour les faire écouter à mon boss, c’était la tactique de Scorpio Music afin de signer des licences pour la France.
A cette époque, nous devions être une centaine de personnes passionnées par cette musique sur Paris, et j’ai recommencé à sortir plusieurs fois par semaine avec ces gens là, dont le journaliste Didier Lestrade.
Après Scorpio Music, j’ai travaillé deux ans chez Barclay pour des artistes tels que Bernard Lavilliers, Yves Simon, The Communards, Jimmy Somerville etc., mais je n’écoutais plus que de la house et de la techno à ce moment là. J’ai d’ailleurs failli partir en claquant la porte, mais la boss de l’époque a insisté pour que je reste afin de travailler sur les sorties du label FFRR dont Pete Tong [dj anglais et animateur sur BBC Radio 1, ndlr] en était le directeur artistique.
Et la rencontre avec Laurent Garnier, c’était quand ?
J’ai vu Laurent jouer pour la première fois au Palace lors d’une soirée Pyramide en 1989, mais je ne m’étais alors pas vraiment attardé sur le personnage. Quelques temps plus tard, j’ai lu un article sur Laurent – rédigé par le journaliste Vincent Borel – qui a éveillé ma curiosité. J’ai réussi à contacter Laurent par l’intermédiaire de Borel et nous nous sommes rencontrés. Comme je bossais pour FFRR, je lui donnais souvent des white labels pour qu’il les joue à La Luna ou au Palace. Nous avons réellement sympathisé lors d’un after au Privilège [une boîte sous le Palace, ndlr], et c’est ce soir-là que nous avons souhaité collaborer ensemble.
Peux-tu maintenant nous raconter l’aventure Fnac Music Dance Division ?
A la fin des années 80, la chaîne de magasins Fnac a développé une sorte de major company à la française : Fnac Music. Mon supérieur de chez Barclay a été nommé directeur général et m’a demandé de le rejoindre. Après avoir refusé une première fois, j’ai finalement accepté.
Je suis ainsi arrivé chez Fnac Music l’été 1991 avec plusieurs années de house dans les oreilles et un bon réseau de contacts. J’ai créé la filière Dance Division avec ma propre vision de la musique électronique : je ne voulais pas acheter des licences de productions italo-disco commerciales – comme chez Scorpio Music – mais plutôt faire des sorties qualitatives.
Ma première signature fut la distribution française du label anglais Warp. Mais je souhaitais surtout lancer des artistes français, car je voyais qu’il se passait des choses intéressantes chez nous : les productions de Laurent Garnier, Shazz et Ludovic Navarre furent les premières sorties françaises de Fnac Music Dance Division.
Pour que cette musique perce en France, je trouvais évident que nos artistes devaient d’abord réussir à l’étranger, car la presse rock française n’aimait pas nos disques et on vendait très peu d’albums de Warp... Bref, ce n’était pas rentable et surtout déprimant. En plus de cela, c’était très dur d’être directeur artistique parmi des employés qui ne comprenaient pas cette musique – hormis le directeur général qui m’avait fait venir.
On a enfin commencé à vendre beaucoup de disques et à avoir un succès médiatique début 1993, on était alors le premier label français à bénéficier d’un rayonnement international. Cette même année, le journaliste rock Yves Bigot fut nommé directeur général adjoint de Fnac Music, et il détestait la techno. Lors de notre première rencontre, il m’avait tenu des propos agressifs : « La techno c’est pas de la musique, et puis c’est pour les camés de toute façon », et moi de lui répondre : « Janis Joplin est-elle morte d’un accident de poussette ? ». J’ai compris après cet entretien glacial que je n’allais pas faire de vieux os à Fnac Music et j’ai donc décidé de créer ma propre maison de disques en avril 1994 : F Communications.
Comment a démarré F Communications ?
J’ai eu la chance de pouvoir monter un label en ayant déjà une renommée établie grâce à Fnac Music Dance Division et un distributeur – PIAS – qui nous diffuserait dans le monde entier. Je me rappelle que la direction de Fnac Music n’a même pas essayé de retenir les artistes de la filière Dance Division lorsqu'ils ont souhaité clore leur contrat... Il faut dire qu’à l’époque, les gens écoutaient soit de la pop/variété française sans grande conviction, soit ils étaient mordus de musique et écoutaient du rock ou du jazz en étant totalement réfractaires au dancefloor.
On était très souvent mal accueilli. En 1994, alors qu’on organisait déjà les soirées Wake Up au Rex Club, nous avons fait une tournée F Com sur une dizaine de dates en France, trimbalant notre sono et nos lumières sur les routes de province. Laurent faisait dj, Scan-X et Deep Side jouaient live.
Je me rappelle en particulier de notre soirée au Pyms, à Renne : la veille avait lieu la fête du beaujolais nouveau et toutes les boîtes environnantes étaient vides, sauf la nôtre. Pourtant, le patron était venu me voir à la fin de la soirée pour m'insulter et me crier : « vous ne remettrez plus jamais les pieds ici, vous avez amené le stupre !!! ». Il avait pris peur car il n’avait jamais vu de si grosse ambiance dans son club et parce que deux garçons s’étaient embrassés sur la piste de danse.
Moi j’étais ivre et mort de rire car on avait planté notre drapeau !
F Com a vécu un développement rapide et efficace dès sa création, ce qui était complètement novateur en France pour l’époque, c’est pour cette raison qu’on a beaucoup marqué les gens. Le seul label français important était Boucherie Productions, un label de rock alternatif/indé. Autrement, il n’y avait pas de tissu de labels indépendants, car ils étaient rachetés par des majors à chaque amorce. Nous, on a jamais voulu être racheté, on a créé notre identité et plein d’autres labels se sont montés par la suite. Par exemple, Yellow Productions [label fondé par Bob Sinclar et Alain Ho, ndlr] s’est créé deux ans après nous, et Motorbass avait aussi leur label.
Il faudra endurer dix années de lynchage médiatique français, de 1988 à 1998, avant que le succès de la Techno Parade et des Daft Punk – entre autres – change la donne. Pourtant, le nombre de raves, de soirées et de clubbers augmentait de semaines en semaines au début des années 90, mais beaucoup de gens pensaient qu’il s’agissait juste d’une mode éphémère. L’arrivée de la musique électronique était pourtant un vrai mouvement social et culturel qui allait changer beaucoup de codes : le rapport aux clubs, l’univers graphique, l’informatique… le rejet a été à la hauteur de l’importance du mouvement.
Avec le recul, on s’aperçoit que la scène gay a toujours été un endroit où les nouveaux courants musicaux se sont installés. Mais à partir de 1994, les gays ont commencé à écouter de la musique commerciale et totalement inintéressante.
Pourquoi l'appellation « F Com » ?
A l’époque, je partais souvent avec Laurent en Angleterre. On prenait sa voiture, il jouait 2 - 3 dates puis on faisait le tour des grossistes pour approvisionner son magasin de disques à Paris. Vers 1992, les soirées étaient essentiellement techno dans le nord de l’Angleterre, l’ambiance était musclée et le public complètement « ecstasyé ». Comme si ce n’était pas assez visible, certains arboraient même des tee-shirts floqués d’un grand « E », et on s’est dit que cela aurait été plus drôle s’ils avaient mis un « F », car « After E comes F » [le slogan du label F Com, ndlr]. Sur le chemin du retour, j’ai aperçu le logo « F » derrière une voiture française et j’ai alors dit à Laurent qu’on devrait monter un label avec ce logo.
On l’a appelé « Communications » plutôt que « Records » car on ne voulait pas se réduire à sortir uniquement des disques, on souhaitait créer une entité sur laquelle on pourrait réaliser tout ce qu’on voudrait exprimer (des films etc.), un peu à la manière de KLF Communications.
« KLF Communications » ?
KLF était un groupe de musique influent vers 1990, tous les tabloïds les plus branchés de la planète ne juraient plus que par eux à ce moment-là, il faut dire qu’ils faisaient des performances étonnantes. Pour l’anecdote, lors de la sortie d'un de leurs albums, les journalistes étaient partis en voyage de presse sans savoir où on les emmenait. Ils se sont retrouvés à prendre un bateau depuis l’Ecosse jusqu’à une île, et une fois débarqués, on a tamponné leur passeport du « pays de KLF », on les a revêtu de capes et ils ont marché dans la lande jusqu’à une plage. Là se trouvait un géant de bois qui fut brûlé tel un rituel… Le groupe publiait également un fanzine dans lequel ils parlaient du monde de la nuit.
Ta première rave, c'était quand ?
Ce devait être en 1990, j’avais rejoins cinquante personnes Place de la Bastille puis nous sommes allés dans des voies souterraines près de Gare de Lyon. Il y avait juste un sound system tout simple, deux stroboscopes, pas de bar ni de toilettes. Mais c'était une super fiesta, juste pour la joie de danser.
Que penses-tu des raves ?
C’est toujours plus fort de danser en groupe. J’observais un côté très primitif dans le début de la scène techno, en particulier lorsque je voyais ces blancs qui dansaient toute la nuit dans un lieu décalé avec une musique hypnotique, c’était une sorte de célébration en groupe, proche du rituel. Je trouve que le clubbing est extraordinaire car il y a un côté magique, les gens sortent de leur quotidien qui n’est pas toujours très rigolo pour s’évader dans la danse. Et puis il y avait le système drôle et mystérieux de « l’infoline » : il fallait appeler un numéro pour avoir les infos d’une soirée !
A la base, les raves donnaient lieu à un mélange musical, comme au Sound Factory – la boîte du dj et producteur Frankie Knuckles – où j’ai eu la chance d’aller deux fois avec Laurent. J’ai été marqué par l’éclectisme musical de la salle : les disques de house et de hip hop s’enchaînaient avec Diana Ross, Stevie Wonder et autres artistes de soul. Mais les raves sont devenues essentiellement techno à partir de 1992.
Les soirées se déroulaient parfois dans des conditions de sécurité horrifiantes. Je me rappelle de péniches remplies à bloc, ou d’une rave dans le tunnel près de la Défense… les gens pensaient à des endroits incroyables et les flics ne savaient pas ce qu’il se passait. En Angleterre, une loi a été votée le 3 novembre 1994 pour interdire les raves : en cas de refus de mettre fin à la fête, c’était saisie du matériel + case prison parfois. En France, les interdictions sont arrivées vers 1998.
Les organisateurs se faisaient très rapidement de l’argent lors des soirées, surtout qu’ils ne vendaient parfois pas que des entrées ! Du coup c’est rapidement devenu un gros business.
Aujourd’hui, il est impossible de faire des trucs pareils, il faut de nombreuses autorisations préfectorales souvent très difficiles à obtenir.
2008 : F Com ne sort plus de disques...
C’est dû à un ensemble de facteurs. Tout d’abord, je me suis retrouvé à la tête d’un label où j’ai appris à manager une équipe et des artistes pendant plus de douze ans alors que je n’avais jamais souhaité devenir chef d’entreprise. Ensuite, F Com a perdu beaucoup d’argent entre 2004 et 2007 à cause de la crise du disque. Dès 2003, les ventes en Allemagne et en Angleterre faisaient 20% de moins que l’année précédente, je voyais très bien que l’avenir du disque allait dans un mur et je voulais mettre en stand by le label, mais je ne pouvais pas licencier les employés aussi facilement. De plus, je me sentais responsable du catalogue, parce que les artistes nous avaient fait confiance et je n’avais pas envie que leurs masters finissent dans des majors pour qu’elles en fassent n’importe quoi. Il y avait également un côté affectif car j’y ai tout de même consacré quatorze ans de ma vie… Et puis, j’avais envie de découvrir autre chose. Le combat que j’avais mené au début pour revendiquer les musiques électroniques n’avait plus la même intensité, mon côté militant s’était essoufflé.
On a ainsi tenu le coup jusqu’en 2007 grâce aux précédents succès.
J’avais également d’autres activités en parallèle : dès 1998 je participais à l’élaboration de la Techno Parade, et en 1999 je me suis retrouvé à la présidence de Technopol [association qui défend et promeut les musiques électroniques, ndlr]. Je souhaitais faire évoluer la Techno Parade et la faire ressembler au carnaval de Notting Hill en Angleterre, qu’elle intègre un métissage, qu’elle soit plus ouverte… mais je n’y suis pas arrivé car il y avait un certain immobilisme de la part des sponsors et des partenaires qui ne voulaient sûrement voir que des petits blancs, quelque chose de plus vendeur. C’était tellement déconnecté de la réalité… et ça l’est toujours. C’est en partie pour cela que j’ai refusé un troisième mandat chez Technopol après y avoir présidé deux années.
En 2002, j’ai pris la succession d’Emmanuel de Buretel au Bureau Export de la musique française en tant que président. Après y avoir travaillé durant quatre ans, j’ai refusé un troisième mandat.
Je me suis également occupé de l’habillage sonore du Hi Hôtel à Nice en 2004, c’était la première fois que j’avais à travailler sur du design sonore. J’ai ainsi commencé à créer des bandes sons dédiées au spa. Je m’intéresse beaucoup au lien entre la musique et la thérapie, et c’est comme ça que j’ai démarré par pure curiosité une formation en psychothérapie tout en gérant la mise en sommeil d’F Com.
On s'était dit avec Laurent qu’on arrêterait quand on ne se ferait plus plaisir, et je ne sais pas du tout de quoi sera fait l’avenir d’F Com…
Et depuis ?
J’avoue que j’étais un peu désœuvré après avoir arrêté F Com. PIAS [le principal distributeur indépendant de musique en Europe, ndlr] m’a contacté et j’ai fait du consulting pour eux sur tout ce qui est Internet et réseaux communautaires, car les employés ne sont pas de la génération internet, je leur ai donc montré les nouveaux outils qui permettaient de diffuser de la musique. J’y ai travaillé durant quatre ans. Aujourd’hui, mon temps est partagé entre le management récent de Laurent et mon activité de psycho-thérapeute depuis l’automne 2010.
Comment et pourquoi es-tu devenu psycho-thérapeute ?
Pendant plus de cinq ans, j’ai suivi une formation dans des écoles de Psychothérapie Biodynamique situées à Paris, à Lyon et à Montpellier. J’hésitais avec la formation de musico-thérapeute, mais les effets du vibratoire sur le mental et le corps m’intéressaient beaucoup plus. La musique fait partie des rituels de tous les peuples, et ce depuis la nuit des temps. Au 8ème siècle, à Damas et à Leppe, il y avait des hôpitaux où l’on soignait les patients avec le bruit de l’eau et de la musique. Selon des pratiques arabes, chaque corde de l’oud [une sorte de guitare arabe, ndlr] est reliée à une partie du corps : le système sanguin, la bile etc., et jouer de cet instrument faisait partie des soins. Un livre a même été écrit au 9ème siècle sur les recherches des effets de la musique. Dans le même genre, il y a également les cloches tibétaines ou les tambours chamaniques, certains articles disaient même que le tempo du disco était calé sur le rythme cardiaque du cœur…
Je trouve qu’à l’étranger la médecine est plus curieuse et moins académique qu’en France.
T'es-tu déjà essayé à la production musicale ?
Le studio ne m’a jamais intéressé. Lorsque j’étais chez Barclay, ma boss m’avait envoyé dans le studio de Human League à Sheffield pour superviser des remixes, j’étais en quelque sorte le directeur artistique de ce projet. Autrement, j’allais rarement en studio pendant la période Fnac Music ou F Com, sinon je me sentais trop impliqué dans les projets et je n’avais plus le recul nécessaire.
Qu'est-ce que contient ton compte Mixcloud « Soham Sounds » ?
A partir de 2003, j’ai commencé à me faire masser car j’aimais ça. Comme je n’aimais pas les musiques utilisées par les masseurs, j’ai fait des mixes pour moi et je me suis rendu compte qu’ils m’amenaient dans des états différents, j’ai ainsi décidé de les partager sur Internet via le site Mixcloud. Mes mixes – appelés Soham Sounds – sont faits de morceaux sélectionnés dans mon immense collection de disques ainsi que de prises de son effectuées lors de mes voyages. Soit je fais un mix à partir d’un message déterminé, soit je me lance au feeling. Un spa m’avait par exemple demandé de faire des mixes pour des rituels indonésiens, il a donc fallu travailler sur la thématique du pays.
Dans l'hindouisme, le mantra est une formule condensée formée d'une ou d'une série de syllabes répétées de nombreuses fois suivant un certain rythme, « Soham » est le mantra de la respiration.
Quel est ton regard sur la nuit parisienne actuelle ?
J’ai beaucoup de boulot donc je sors beaucoup moins qu’avant, mais je trouve que les soirées sont devenues froides, je ne retrouve plus le côté mystique des raves car aujourd’hui tout est encadré, bien délimité, aussi bien dans les playlist des djs que dans les décors, je trouve qu’on ne part plus à l’aventure en allant en club.
Des projets, des envies ?
Toujours les mêmes : avancer, explorer, rencontrer et partager ; ça, ça n’a pas changé. J’ai constamment besoin de me renouveler. J’aime toujours autant la musique mais d’une autre façon. Je ne me suis jamais dit que je serai à la tête d’un label de techno à 60 ans ; je me serais trouvé pathétique dans ce rôle. Aujourd’hui je vois des filles et des gars de 19/20 ans qui veulent monter des labels et faire des fêtes, ça me fascine ! Ils ont leurs visions et c’est super !
Un dernier mot ?
Un dernier mot ?
Pour les fêtes, je veux bien être invité !
Un très grand merci à Eric.
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